Au temps de nos grands-parents (et arrières grands parents) nombreux étaient les couples structurés sur ce modèle : la femme et le mari formant un ménage convenable + l'aimé, éternel inaccessible. Celui-ci, idéal, était un fiancé qui avait été tué pendant la guerre de 14. En cette période encore puritaine cette solution était parfaite : il y avait donc le mari « le père de mes enfants » plein de mérite et l'amant, « héros » imaginaire indiscutable, qui faisait tenir le couple. On voyait bien ici le dédoublement d’un système qui fait fonctionner les couples humains : le père des enfants, proche, et le « héros » toujours vivant dans le coeur et dans l’imaginaire collectif, lointain irremplaçable. Le cas que vous évoqué pourrait bien être assimilé à cette répartition transposée à notre époque ou quelque « idole », dont les médias nous abreuvent, remplace probablement le valeureux poilu sacrifié dans la folie meurtrière de la Grande Guerre.