Bon j'aime autant vous dire que je ne suis ni alcoolique, ni ex alcoolique, ni alcoologue, ni rien, juste un "passant".
Alors si il refuse obstinément d'admettre / d'avouer son problème, pourquoi ne pas poser toutes les bouteilles qu'il a bu dans la semaine sur la table et le mettre face à ça... Un bon choc, c'est certes risqué, mais comment pénétrer autrement une carrapace ? Je ne sais plus où j'ai vu qu'il y a deux sortes de personnes (même si j'ai tendance à modifier la formule de mon coté pour dire "deux attitudes") : celles qui sont malléables, encaissent les coups et les blessures, et celles qui ne le sont pas, qui résistent, s'enveloppent d'une carapace. Les premières souffrent au quotidien, mais peu, car elles s'adaptent au fur et à mesure. Les secondes souffrent énormément lorsque leur carapace se brise, mais cela arrive rarement et elles font tout pour que cela soit le cas. J'aime mieux le premier schéma, car il est bien plus évolutif. En l'occurence votre mari semble faire parti du second schéma, alors que faire ? S'il se débrouille pour éviter que vous le questionnez, au point même d'essayer de vous culpabiliser (je vous cite : "me dit qu'il ne boit plus et que je le surveille ou le suspecte ou le guette sans arrêt"), que faire d'autre que de casser la carapace ?
Ensuite, pour vos questions, son changement d'attitude est forcément lié à l'alcool, mais le fait qu'il se soit mis à boire n'est pas anodin non plus. L'ultime point de départ n'est pas l'alcool, mais autre chose, et là vous ne donnez aucun indice dans votre message qui puisse nous (me) permettre d'y voir plus clair. Alors à défaut de pouvoir avoir une analyse qui puisse prétendre être pertinente à ce sujet, je vais parler d'autre chose.
D'une chose que je crois avoir vu sur ce forum d'ailleurs. Qu'une vie peut d'autant mieux dissimuler un malaise qu'elle est normale et sans accroc. Le déclin professionnel de votre mari semble avoir commencé après qu'il se soit mis à boire, alors cela ne peut pas être le point de départ de ce malaise. Vous vivez depuis 20 ans en couple, alors vous deviez être la plus à même de voir quand est-ce qu'il a commencé à aller mal "pour de bon", et non pas seulement à cause de l'alcool. Cela peut être difficile à discerner, voir impossible. Car s'il a le sentiment d'être passé à coté de sa vie, de ne pas être ce qu'il aurait voulu être, de ne pas mener une vie qui lui corresponde, cela veut dire que vous aussi êtes de trop pour ce qu'il voudrait.
Et en dehors de cela, vous pouvez tout simplement vous demander si vous-même n'y êtes pas pour quelque chose, d'une manière ou d'une autre. Les gens ne se créent pas des problèmes eux-même, cette formule s'applique à votre mari, et on peut chercher des "responsables" n'importe où. On peut nuancer ce propos à l'infini, mais une des possibilités reste définitivement que vous y soyez pour quelque chose.
Je suis conscient que ces mots puissent vous blesser, mais je les dis pour une raison précise : car de toutes les possibilités, c'est celle à laquelle on a tendance à penser en dernier : que ce soit notre faute. Alors j'essaye de vous aider à voir ce qui est le plus dur à voir.
Bon courage !
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