Témoignage

Récemment une personne m'a communiqué un témoignage qu'elle n'as pas réussi à mettre elle-même sur le forum.

Citation :

Lâcher l’alcool
Elle a toujours cru qu’elle pourrait boire juste pour apprécier ; en faire une histoire de goût et de convivialité. Dès fois ça marchait et puis dès fois non, pas du tout. Un verre en appelait un autre… irrésistiblement. Résultat, une belle cuite et un réveil douloureux. De culpabilité pas vraiment. C’était ainsi : de mère en fille depuis deux générations. Son moyen de décompresser. Sa vie sociale, professionnelle et familiale n’en souffrait pas. Et pourtant, elle avait envie d’arrêter la passation de pouvoir. Envie que sa fille soit allégée de ce combat. Mais arrêter tout simplement lui semblait démissionner, ne pas pouvoir faire comme tout le monde, presque trop facile. Et puis, un jour, veille de rentrée scolaire en septembre, c’était un dimanche midi, elle sort d’un repas chez les voisins complètement ivre ; elle se couche, incapable de faire quoique ce soit. Quand elle émerge sur les coups de 20 heures, sa fille pleure et son fils ne comprend pas. Ils avaient besoin d’elle pour les derniers préparatifs et elle n’était pas là ou plutôt si mais inerte sur le lit, incapable de réagir. A nouveau, le lendemain, elle repense à l’idée d’arrêter. Complètement. Plus une goutte comme le prône toutes les approches d’alcoologie. L’idée commence à faire son chemin, de plus en plus précisément et au cours de cette élaboration psychique les résistances arrivent. Forcément. Elle a de plus en plus envie de boire. Elle cherche des prétextes. Elle boit en cachette, au goulot. Son mari a caché les bouteilles mais elle arrive à les retrouver. Bouddhiste depuis quinze ans. Elle est venue à la pratique pour cette difficulté, déjà ! en pensant que la pratique l’aiderait à trouver le moyen de boire comme les gens sobres… boire pour le plaisir. Impossible. Si la pratique n’est pas une baguette magique, elle lui a permis de comprendre qu’elle était alcoolique ; qu’elle avait cette sensibilité particulière à l’alcool. Grâce à une amie qui lui donne un texte sur « l’estime de soi », elle ne pratique que pour l’estime de sa propre vie… pendant un mois. Et au bout de ce mois, elle choisit la vie. Elle choisit l’abstinence. Naturellement. Elle se rend dans la foulée à une réunion d’alcooliques anonymes, histoire de renforcer ce sentiment d’appartenance et d’être accompagnée, non pas dans ce combat mais dans sa nouvelle vie. Ce qu’elle aime dans ce partage d’expériences c’est que le remède est le même pour tout le monde que l’on soit un alcoolique mondain, une personne qui a tout perdu, ouvrier ou patron, jaune ou noir. L’abstinence est universel ou n’est pas. Comme la loi bouddhique qu’elle récite ; la même pour tous.