Bonjour,
Je suis fille d'alcoolique et je voulais vous faire part de mon ressenti. Tout d'abord je fais la démarche d'aller sur ce forum car un drame est survenu dans ma famille cette semaine : effectivement mon père a fait une tentative de suicide. Quand il l'a fait il avait bu. Je ne sais pas si il avait prémédité son geste mais ce n'est pas la première fois qu'il essayait de se suicider et de nous menacer, ma mère, ma soeur et moi d'en finir. Ce que je veux dire c'est que si il n'avait pas bu il ne serait pas suicidé. Certes, il était dans un mal être constant mais il devait surement avoir d'autres solutions. Mon père n'est pas mort, il est actuellement dans un coma profond, malheureusement une grande partie de son cerveau est détruite, il ne se réveillera jamais même si son coeur continue de battre, et une machine assure sa respiration à 100%. Les médecins vont décider aujourd'hui de débrancher ou non la machine.
Depuis j'ai réalisé que l'alcoolisme était un tabou alors que dans quasiment toutes les familles il y a quelqu'un qui boit et qui souffre. Le problème c'est que des milliers de gens meurent à cause de l'alcool directement ou indirectement. Or on fait des campagnes sur le nombre de verre à ne pas dépasser, du danger de l'alcool au volant, mais on ne dit pas que l'alcoolisme est une maladie. Hier je suis allée chez mon médecin traitant pour discuter de l'état de santé de mon père et dans la salle d'attente j'ai remarqué qu'il n'y avait pas une seule affiche concernant l'alcool. On parle des méfaits de la drogue, du tabac mais pas de l'alcool. Il y a même des campagnes publicitaires concernant les maladies liées au tabac mais pas de l'alcool alors que pour ma part (mon père fumait également beaucoup) l'alcool fait énormément plus de mal que le tabac (Tabac tue mais l'alcool aussi !!!). En effet pendant 19 ans j'ai subi l'alcoolisme de mon père. D'un côté j'avais un papa génial qui ne buvait pas et de l'autre j'avais un homme, que je ne considérais plus comme mon père, qui buvait et nous rabaisser plus bas que terre. Ma famille et moi nous nous sommes cachées trop longtemps de cet alcoolisme sans savoir que beaucoup de personnes vivaient la même chose que nous. Je ne veux pas qu'on se souvienne de mon père comme étant un pochtron mais comme quelqu'un qui était dans une détresse perpétuelle et que même avec tout l'amour de sa femme et de ses filles il n'a pas su s'en délivré.
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